Épiphanie

"Où se trouve le nouveau-né du roi des Juifs ? Certainement, le Roi de la terre, avec l'aide des élites religieux parcourt les Écritures sacrées et trouve la réponse désirée. Pourtant, le Roi sera trouvé sur la Croix et ils seront tous témoins. Les Saintes Écritures nous l'enseignent et elles ajoutent que Dieu habite en nous et que nous devons le chercher dans notre intériorité. C'est du plus profond de notre être que l'âme est appelée à regarder vers le ciel, le cœur, quant à lui, regardera vers les hommes et les yeux vers la terre. Ensemble, ils nous donnent un seul regard, le regard divin. Fixer son regard sur le Ciel, c'est bien, mais il faut apprendre à regarder la lumière sur la terre. Dès que nous les séparons, nous manquons de discernement.

Ni la foi ni la proximité divine n'éliminent les erreurs humaines. Les mages sont allés au palais pour adorer le Seigneur. N'ayons pas peur de ces erreurs humaines, car Dieu les transformera en occasion de conversion. Dieu a voulu que même l'élite découvre la présence divine et aille adorer le Christ. Malheureusement, ces élites de la société ont choisi de rester dans leur lieu de sécurité, demandant aux mages de leur donner plus d'informations. Imitons Marie, Joseph et les bergers, partons ou sortons avec empressement, afin de découvrir le Seigneur et de l'adorer.

"Seigneur, toutes les nations se prosterneront devant toi". Pouvoir se prosterner devant lui et l'adorer est déjà une grâce de Dieu. Les étoiles du Seigneur sont toujours là, comme des signes visibles et palpables. Peut-être ne nous réchauffent-elles pas ou n'éclairent-elles pas nos chemins comme nous le voudrions, mais elles sont là. L'enfant est l'étoile de la vie, la Lumière descendue du Ciel, un signe et un symbole, un sacrement par excellence qui nous accorde des grâces exceptionnelles. Cet enfant, comme tous les autres enfants de la vie, nous réchauffe d'une manière différente, en illuminant directement notre vie.

"Ils virent l'enfant et adorèrent Dieu", dit l'Évangile d'aujourd'hui. Comment se fait-il que les mages aient découvert Dieu dans cet enfant ? Ce signe d'un enfant couché dans une mangeoire a été donné aux Mages pour qu'ils puissent voir et adorer leur Dieu. Aujourd'hui encore, cette adoration est possible dans la foi, car Dieu nous donne ce signe si nous sommes capables de voir Dieu dans le cœur des personnes que nous rencontrons chaque jour. Chaque geste humain, les salutations que nous échangeons, peuvent être ces signes qui nous sont donnés pour adorer Dieu. Ainsi, nous découvrirons le mystère de la présence de Dieu dans ce petit enfant, nous deviendrons un signe de la révélation divine pour les gens qui sont encore à la recherche de ces signes.

"Tous les habitants de Saba viendront, apportant de l'or et de l'encens ; ils proclameront les exploits de l'Éternel. Offrir leurs dons est un geste de reconnaissance. Nous avons l'habitude de le faire, sous d'autres formes. Donner deux euros de plus en quettes ou faire un petit don aux pauvres de notre superflu, peut consoler notre conscience. En vérité, regarder et engager avec amitié ceux qui sont faibles, affamés, isolés, écouter les cris des pauvres et des misérables, participer à des activités caritatives, peuvent être une offrande que Dieu désire aujourd'hui. C'est là que se trouve la véritable adoration, car nous voyons Dieu dans la souffrance, comme cet enfant qui a eu besoin de Marie et de Joseph pour survivre et éviter le massacre d'Hérode. Ces gestes et ces offrandes humaines ordinaires seront les annonces au monde, pour qu'il vienne adorer Dieu et lui offrir son hommage. Bien que ces œuvres caritatives soient importantes pour le développement humain, ce qui nous manque dans notre dévotion chrétienne, c'est une véritable adoration du Saint-Sacrement, d'où ces activités caritatives devraient trouver leur raison d'être.

Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est le nouveau chemin offert aux Mages. Même les parents de Jésus ne prendront pas le même chemin. L'Église du Seigneur a besoin de ce nouveau chemin et d'apprendre à prendre des risques. Le Synode sur le Synodalité a bouleversé la curie de Rome et même une simple bénédiction non-liturgique provoque de fortes divisions dans l'Église du Seigneur. Faisons confiance au Seigneur, il nous conduira sur le bon chemin, Amen.